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8 octobre 2006 7 08 /10 /octobre /2006 23:57
Un témoignage personnel
 

Bien que la philosophie n’ait pas besoin de moi pour contrecarrer plus de 2500 ans d’invectives sévères et le plus souvent injustes, je souhaiterais tout de même ici lui rendre hommage et susciter je l’espère un engouement pour cette « illustre inconnue ». Toutefois, ce présent article n’est pas une apologie de la philosophie et encore moins une introduction à la méthode philosophique. En effet, je trouve que cela serait un peu prétentieux de la part d’un étudiant en Ecole d’ingénieurs ! Néanmoins rien ne m’interdit d’apporter un témoignage personnel relatant pourquoi j’en suis arrivé à la philosophie et comment ai-je décidé de l’aborder.
 

Aussi je suis persuadé que la philosophie ne s’adresse pas à une poignée de « spécialistes » mais que tout homme se doit d’être philosophe. Mais je n’entends pas par là que chacun d’entre nous se doit d’écrire une œuvre philosophique – il y en a déjà bien assez –, mais juste que chacun d’entre nous vive en ayant bien réfléchi à la façon dont il vit car vivre ne va pas de soi. Tout le monde pense pouvoir affirmer qu’il vit alors qu’en fait il se laisse vivre au sens péjoratif du terme. En conséquence si je devais donner ma propre définition de la philosophie, j’aimerais dire qu’elle est la seule qui puisse nous aider à vivre. Si aujourd’hui la philosophie est reléguée au rang de simple enseignement scolaire, je tiens à dire qu’elle devrait recouvrir la place qui lui est due comme au temps des Grecs où l’on vivait sa pensée car la philosophie ne se connaît pas, elle se vit.

 





La philosophie comme une nécessité
 
 
 
 

« Il arrive que les décors s’écroulent. Lever, tramway, quatre heures de bureau ou d’usine, repas, tramway, quatre heures de travail, repas, sommeil et lundi mardi mercredi jeudi vendredi et samedi sur le même rythme, cette route se suit aisément la plupart du temps. Un jour seulement le pourquoi s’élève et tout commence dans cette lassitude teintée d’étonnement »

 
Le Mythe de Sisyphe
Albert Camus

Aussi paradoxal que cela puisse paraître de prime abord, c’est finalement mon intégration en Ecole d’ingénieurs qui m’aura amenée à la philosophie. Mais si on y réfléchit de plus près, ce n’est pas si antinomique que cela semble l’être. En effet, c’est l’incroyable déception et les terribles désillusions qui suivirent cette intégration qui me révélèrent à quel point ma vie était « absurde » car sans aucun sens. Dès lors des questions aussi simples que « qui suis-je ? » ou « pourquoi est-ce que je vis ? » me taraudèrent l’esprit sans l'ombre d'une réponse. Camus sut mettre les mots sur ce sentiment nouveau, fruit de la vie moderne, l’absurdité. Si, à l’image d’un Sisyphe montant en vain son rocher en haut de la montagne à l’infini, le sentiment de l’absurde vous frappe, alors la question du sens de la vie apparaîtra d’elle-même et se faisant la nécessité d’obtenir des réponses vous conduira – comme ce fut mon cas - à la philosophie. Pour beaucoup elle abonde de réflexions grandiloquentes et inutiles mais elle sera reconnu à sa juste valeur par ceux qui tenterons de répondre à la simple question « qui suis-je ? ». Essayer donc pour voir, de répondre à ces deux questions à l'apparence si simplistes.  Même si elle n’apporte pas de réponses toutes faites, universelles et péremptoires, elle offre 2500 ans de réflexions de « grands esprits » qui vous aideront, j’en suis certain, à trouver votre réponse.

 

En outre, je voudrais une dernière fois insister sur le fait que la philosophie n’est ni une érudition académique ni un loisir que l’on pourrait pratiquer une fois pas semaine. Mais qu’elle devient fondamentale à celui qui un jour se pose la question du sens de la vie, du sens de sa vie. Aucunes sciences ne pourront vous aider sur la question du sens de la vie. Elles pourront tout au plus vous expliquer comment fonctionne le monde mais en aucun cas ce qu’est le monde. La philosophie quand à elle, est en mesure, et ce n’est pas rien, de vous apporter quelques clés pour mener à bien votre existence.  Toutefois gardez vous de lui « demander l’impossible » au risque de l’accuser ne pas vous aider.

Enfin, il est bon de rappeler aux irréductibles contempteurs de la philosophie, qu’elle ne consiste pas en un spectacle passif et désolé de l’absurdité de la vie qui nous conduirait tous à être des nihilistes malheureux. Bien au contraire, quel que soit son nom, son origine et son "chef de file", toute philosophie nous invite à l’instar de Camus, à « imaginer Sisyphe heureux » malgré la répétition infinie et désespérée de son action. N’oubliez jamais que la visée ultime de la philosophie depuis les Grecs n’est rien d’autre que la vie heureuse.

 
 
 
 
 
 
Comment entrer dans le monde de la philosophie ?

 

 






« Qu’est-ce qu’il y a de plus important dans la vie ?

Tous les hommes ont évidemment besoin de nourriture. Et d’amour et de tendresse. Mais il y a autre chose dont nous avons tous besoin : c’est de savoir qui nous sommes et pourquoi nous vivons. »

 

Arrière de couverture du Monde de Sophie

Jostein Gaarder



  

Vouloir s’intéresser à la philosophie c’est déjà avoir fait une bonne partie du chemin toutefois par où commencer ? Pour ma part, j’ai toujours eu une déférence craintive pour la philosophie et j’étais bien trop intimidé pour me lancer seul dans la lecture des grandes œuvres. Et puis les hasards de la vie m’ont mis un livre entre les mains… Un livre assez volumineux,  d’un auteur norvégien intitulé Le Monde de Sophie. A la lecture de l’arrière de couverture, à savoir que ce livre parlerait de la question de « savoir qui nous sommes et pourquoi nous vivons », une envie passionnée pour ce livre se fit sentir. Autant dire que ce livre arriva au moment où j’en avais le plus besoin. Dès lors la passion ne me quitta plus. Je dévorai les pages une à une tout en allant suffisamment lentement pour ne pas terminer ce chef d’œuvre trop vite.

 

Ce roman qui retrace l’histoire de la philosophie de la mythologie grecque à nos jours réussit son pari : nous faire penser par nous même. Je me suis rendu compte à quel point penser m’était étranger malgré mes études « poussées ». C’est en partie pour cela qu’il est à mes yeux un vrai livre philosophique.

 

Toutefois, un paradoxe existe sur ce livre. En effet, ce dernier souleva partout l’enthousiasme et connu une consécration internationale retentissante mais l’intérêt pour la philosophie ne fut malheureusement pas proportionnel au sucées de vente de ce livre. Faut-il en conclure que l’ouvrage de Gaarder ne remplit pas totalement son objectif ? Je ne le pense pas et si je connais pas mal de gens qui ont eu un jour ce livre en leur possession, rares sont ceux qui l’ont lu en entier et avec attention. Aussi j’insiste sur ce point : pour que la magie s’opère il vous faudra impérativement aller jusqu’au bout. Faites moi confiance… Si vous jouez le jeu, un élan philosophique émanera de vous, vous amenant à porter un regard neuf sur la vie mais surtout sur la façon dont vous construirez votre vie. Enfin la magie de ce livre vous donnera envie de lire par vous-même les grands textes et ainsi votre entrée de la « monde de la philosophie » se fera tout naturellement. Je ne peux donc vous conseiller meilleure lecture pour débuter.

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commentaires

H
<br /> <br /> J'aimerai établir des relations philosophique en Norvège grâce à mon blog philo. libre d'accès. je suis professeur de philosophie en région Ile de France. merci, Alain HD.<br /> <br /> <br /> <br />
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